Profitant d’un déplacement professionnel à Marrakech en octobre, je regarde s’il y a des courses dans la ville ou aux alentours. Pas de chance, ce n’est pas la bonne période ! J’élargis un peu mes recherches et trouve finalement un événement à 150km : l’Atlas Marathon ! L’évènement propose 3 courses :
- une skyrace de 27km / 1900d+
- un marathon de 42km / 2700d+
- Et un semi de 21km /
J’hésite… et finalement je m’inscris sur le 27km. C’est plutôt rare que je ne prenne pas la plus grande distance.
Il devrait y avoir suffisamment de dénivelé et comme la course se déroule entre 1800 et 3500d+ dans la caillasse, je préfère en rester là.
Rdv au Maroc et dans l’Atlas.
Petite logistique à prévoir car j’enchaîne une journée boulot à Paris, un week-end libre au Maroc (dont le trail le samedi) et 4 journées pros à Marrakech.
Arrivée a Marrakech le vendredi à 18h, récupération de la voiture de location et départ direct direction l’Atlas.
1ere mission : sortir de Marrakech sans accident… c’est costaud mais j’y arrive ! Le code de la route ne semble pas être le même qu’en France et l’abondance de 2 roues ne facilite pas la tâche !
2ème mission : arriver dans l’Atlas ! 150km ? Oui mais à vol d’oiseau. On est plus sur 225 ! Bref, 5h30 de route au total pour rallier mon logement non sans mal car la route est plutôt une piste sur les 40 derniers km.

Ça y est je suis arrivé. Préparation des affaires pour le lendemain matin, réveil mis à 6h30 et au lit !
La course
Récupération du dossard
Lever au taquet, prêt à découvrir l’Atlas marocain mais par une température très fraîche : 5° à la voiture. Petit déjeuner traditionnel local (et oui, pour une fois, je teste du nouveau avant la course) mais je n’avais rien d’autre à manger sinon).
De toute façon, je n’ai pas d’objectif pour la course si ce n’est être finisher.
Petit déjeuner vite avalé puis direction le départ.
Je récupère mon dossard vers 7h45. Très facilement, peu de coureurs et ambiance très intimiste. J’ assiste au départ du 42km à 8h16 (au lieu de 8h, oui cette précision est importante).
Difficile de dire combien, ils sont : 60/80 ? Après vérification, il y a 50 finishers, donc je n’étais pas loin.
Notre départ
Je me balade, je discute avec d’autres français, je me fais interviewer par le speaker… ça change vraiment de l’UTMB.

Je pars m’échauffer un peu. Sur les dernières sorties, j’ai régulièrement eu des pointes au mollet droit donc je veux le faire bouger un peu avant et voir comment il se réagit.
8h50 : je me présente dans le sas. Peu de coureurs mais peut être un peu plus que le 42km.
8h55 : je me décide à enlever ma veste car la température a un peu monté : 8° peut-être ?
8h58 : le départ est donné ! Mon sac est parti, je suis en train de mettre ma veste dedans, ma montre n’est pas démarrée… J’imaginais un départ entre 9h et 9h 16… et là, je suis à la ramasse !
9h : je pars enfin en toute dernière position avec 100 ou 150m de retard sur l’avant-dernier ! Au moins je suis certain de gagner des places pendant la course.
Le parcours est simple : on monte grosso-modo 1750m sur 10km pour atteindre le sommet de la course à plus de 3500m puis on en redescend autant sur 15km avant de finir par 2km de plat.
La grosse montée
La montée se passe très bien même si en partant à cette altitude je sens déjà que la respiration n’est pas au top. Je double de nombreux coureurs régulièrement et au bout du 5 ou 6ème km je double déjà des coureurs du marathon (ils sont partis 45’ avant moi et je pense que ça va être très dur pour eux).
La montée est de plus en plus raide au fur et à mesure que nous montons. Elle se fait toujours dans les cailloux (parfois il y a une trace et parfois non).
Leger replat au 7ème km. La portion la plus dure est sans hésiter le 8ème km : plus de 32% sur le kilomètre. On monte droit dans la pente, sans chemin, avec des pierres qui roulent (et qui n’amassent pas mousse). On commence à voir de plus en plus loin par dessus les montagnes avoisinantes. On a déjà passé les 3000m d’altitude et les derniers km sont entre 20 et 25% de pente. Le passage en altitude est costaud et je suis déjà marqué par la côte.
Niveau température : il commence à y avoir beaucoup de vent et la température est redescendue avec l’altitude. Je commence à avoir bien froid aux doigts.
Ça y est ! Le sommet est en face à 500m. Plus qu’une portion presque plate avec des cailloux deux fois plus gros ! Et crac.. la chaussure reste bloquée sous un d’entre eux et le mesh est tout déchiré. Dommage, elles étaient persique neuves (150km).
J’ai encore doublé du monde dans la deuxième partie mais je n’ai aucune idée de mon classement. Je sais juste que j’ai remonté du monde.
2h20 de montée ! Ouah.. c’était costaud !
La vue est magnifique et on surplombe les vallées et les autres sommets. Mais je traîne pas, il y a beaucoup de vent… par moment ça pourrait même être dangereux.
La descente : ma préférée ou pas !
Bon, ce n’est pas nouveau, je n’aime pas les descentes techniques. Et là, je vais être servi ! C’est mieux qu’à la cantine, j’ai l’impression que le rab est servi en même temps !
Je commence la descente tranquillement. J’arrive plutôt bien à courir mais je reste prudent. Le balisage est bien fait / suffisant, mais pas assez visible. Il s’agit principalement de points de bombes roses sur les cailloux et très souvent, je suis obligé de m’arrêter pour trouver le suivant. Ça casse le rythme ! 2 ou 3 fois je me trompe et doit bifurquer ou revenir en arrière.
Une portion de piste de presque 1km fait un bien fou et permet de galoper à 11km/h pour nous ramener la dernière mini bosse (130d+).
Point important : comme on est très peu sur la course, je suis très souvent tout seul. J’ai du doubler 4/5 personnes dans la descente et me faire dépasser seulement une fois.
Je continue ma descente sur un rythme cool mais assez crispé. Plus je descends et plus je risque de tomber avec des pieds qui accrochent !
Sur les derniers kilomètres de la descente, il y a des passages encore plus techniques à flanc de falaise et je les passe au ralenti en me faisait vraiment peur.
J’arrive en bas après avoir failli tomber au moins 50 fois et mourrir 2 fois. Les deux derniers kilomètres sont faciles mais les passages techniques m’ont complètement couper les jambes.
Arrivée berbère
Je franchis la ligne d’arrivée en 5h05, 22eme / 108. Plutôt content de moi mais surtout fier d’avoir fini en dépassant mes limites.
Le 27km était clairement suffisant surtout qu’il faut rentrer à Marrakech : 4h50 en faisant quelques pauses par une autre route (bien plus praticable, je vous laisse juger).
Cette course est bien organisée et idéale pour découvrir un peu de l’Atlas marocain à condition de s’armer de patience pour s’y rendre.
Le village d’arrivée est également le théâtre d’une fête berbère avec dromadaires, danses… mais de mon côté je n’avais pas le temps d’y rester. Malheureusement, un gros coup de vent a mis à terre de nombreux chapiteaux et la fête a été quelque peu gâchée.