Que ce fut compliqué de retrouver un dossard en 2020… Entre mon ligament croisé rompu et le Covid et ses conséquences, j’ai cru que je n’allais pas réussir. Car mon objectif était de refaire une course depuis la rupture du ligament (en février) et avant mon opération du genou début septembre.
Le choix de la course
Le semi Cancale / Saint-Malo aurait été parfait fin août mais annulé… donc je me suis rabattu sur la montée du Menezhom (en Bretagne), qui correspondait parfaitement à mon agenda.
Un trail, ce n’était pas prévu initialement, mais avec l’entrainement de juin / juillet et tout le renforcement, cela devrait le faire.
En plus c’est une course avec une forte symbolique pour moi, car elle se situe dans le centre du Finistère, un endroit cher à mon papa.
Des pluies torentielles se sont abattues sur le Finistère la veille et je ne sais pas à quoi va ressembler le terrain de jeu.
Ma première course Covid
C’était à prévoir, une course en temps de pandémie, ça implique des contraintes et le respect de gestes barrières (sens unique dans l’espace ravitaillement, désinfection des mains, pas de crachats, respect distance en doublant si possible, port du masque obligatoire avant la course et dès le passage de la ligne d’arrivée…). Bref, rien d’insurmontable a priori…
Le départ
J’arrive à 8h 30 dans la charmante commune d’Argol pour récupérer mon dossard et m’échauffer un peu. Je récupère également un superbe t-shirt floqué 45ème édition (mais sans date… bien joué en cas de report). Les sensations à l’échauffement sont assez étranges : j’ai l’impression d’avoir des cannes à la place des jambes et pas du tout d’énergie. J’abrège alors cet échauffement et me dirige vers le sas de départ, masque sur le nez.
Juste avant le départ, le speaker nous met en garde sur le terrain qui peut être glissant en raison des pluies diluviennes de la veille. Et ça ne me rassure pas vraiment par rapport au genou.
L’objectif est de faire entre 1h 50 et 2h pour cette course trail de 22,3km / 500d+. Advienne que pourra ! J’ai préparé l’objectif avec Fréquence Running qui m’annonce 2h pour terminer la course.
Les premiers kilomètres de course et la montée
Le départ est donné sous un magnifique soleil et une température clémente de 14°. Que demander de mieux ?
Je m’élance et finalement les jambes répondent dès le début. Les 6 premiers kilomètres sont très roulants sur bitume et je les avale à un rythme élevé (moyenne de 4’36/km).
Et c’est à partir du 7ème kilomètres que les difficultés commencent avec l’ascension du Menezhom. 220m à monter sur 3,5km. Ca pique un peu mais ce n’est pas cette partie qui me fait le plus peur. Le rythme baisse et je monte à une moyenne de 6′ au kilomètre. La dernière partie de l’ascension monte à près de 20% et tout le monde commence à se mettre à la marche plus qu’à la course à pied.
J’entends également des encouragements de Gaïdig (et Benoît) qui font aussi partie de l’association Ossé Sport Nature et ça me booste vraiment pour la fin de l’ascension et la deuxième moitié de la course. De là-haut, la vue est superbe même si un peu embrumée. On aperçoit toute la rade de Brest et la baie de Douarnenez. Je ne traîne pas, juste le temps de prendre une photo et j’entame la descente.
La descente
En général, quand on monte il faut redescendre. C’est le cas aussi au Menezhom. Je commence la descente avec un peu d’appréhension, et me permet d’accélérer un peu car je sens que le genou est plus stable que je ne l’imaginais. Je reste dans le sillage d’un autre coureur pendant près d’un kilomètre car je trouve son rythme suffisant et je n’ai pas envie de tenter un dépassement si c’est pour le ralentir quelques mètres plus loin. Le genou tient mais on ne vas abuser non plus. Il donne quand même des signes de fatigue par moment.
Au bout de quelques kilomètres, le chemin laisse place de nouveau à du bitume et je peux vraiment accélérer et enchainer avec 3 km entre 4 et 4’15 », car je suis bien plus en confiance pour le genou sur ce type de surface sans surprise.
Les derniers kilomètres et l’arrivée
La fin de la course est assez différente du début. On enchaine des petites bosses pour aller chercher un dénivelé positif de 500m et je baisse de rythme car ma jambe droite commence à tirer dur.
Je suis vraiment content de franchir la ligne d’arrivée. 1h 53′ on est pas mal niveau objectif, même si j’espérais être encore plus proche des 1h50′. Le genou a tenu et j’ai vraiment tout donné pour ce dernier dossard de 2020 pour ma part à cause de l’opération qui arrive. Content également du classement de ce trail : 71ème sur 220.